Poème

Tristesse Cette nuit toutes mes roses ont fané et dès l’aube la pluie tombe drue elle crépite sur mon allée Hélas, je n’en puis plus Un vent glacial harasse les agonisantes feuilles les arrache aux  branchettes qui vivement s’agitent Et bouche bée je contemple cette morne scène de deuil Pourvu que je n’attrape une très […]

Ô petites feuilles dorées Quand la saison d’automne arrive dans le bois Et le vent déchainé jubile, tournoie et danse Les feuilles se libèrent, puis planent, hésitent et choient les branches délestées lestement se balancent Oh, petites feuilles dorés prodiges de fin de saison flamboyant vous montez pour chuter en tisons Ardant mes rêves s’élèvent

Brûlant comme le feu Par une soirée glaciale et âprement humide Un homme frappe à ma porte,  quémande une entrevue Confus de voir le cour de mes pensées rompu Et voulant éviter des courants d’air perfides Je lui manifesta un absolu refus Dans ma douillette bergère, près du feu installée Aussitôt je repris mes douces

Un chant de rebellion Pour toute ganacherie, la grise et triste canaille inonde places et rues, en masses abruties D’une voix rauque, excitée, elle hurle, rugit, et braille en faisant abstraction de toute courtoisie Sauvage, grimaçante, elle se fraye un chemin écrasant pâturin, et gaillet odorant Elle ne se prive même pas de détruire mon

Pour Héloise (2) À très grande altitude mes pensées élevées planent au-dessus d’obscures et sensuelles vallées où, assez aisément, je me perdrais sur l’heure si je ne cherchais pas mon moi supérieur Ces vaux et leurs abîmes sont pleins de tentations Une vie secrète s’y cache imbibée de passions On pourrait y trouver un jardin

Pour Héloïse (1) Je vous chante quelques vers,  si tendrement chargée D’estime et d’affection , d’amour et d’émotion Coulés dans un poème pudique voire pudibond Témoin d’une chaude ardeur, d’une passion insensée

Barlemagne C’était ruolle et rougeardant Et même languisammant fluxant En lures et lores étires C’était gazeux dans ma bognolle, Une traque odeur de merre de brolle, Rampait en glomes raflires. Je ne tirai pas une seule moune Ni ne suçai la moindre droune, “J’étais grolleux, car ma fringuat avait sorbé un pâle relent et viait

Le pigeon Des griffes cruelles du faucon échappé un pigeon, l’œil mourant, l’aile maculée soudain échoue sur mes luisantes bottines souillant le cuir de laides taches sanguines Mon cœur, nonobstant, reste tendre et clément, quand élégamment je dépose l’égaré et le laisse en rade afin de continuer ma serène promenade Encore que mon âme pleure

Élise Comme lesté de tristesse, ainsi souffle la bise Un crépuscule blafard se devine languissant derrières de noires nuées au sombre firmament Où puis-je vous trouver, ma tant aimée Élise ? Une morne pluie fustige l’église tricentenaire où je ne puis trouver le moindre réconfort Les bougies vacillant dans les froids courants d’air et l’orgue