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Les Aventures

d'Olivier B. Bommel et Tom Pouce

D'après les bandes dessinées originales de

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À propos de Marten Toonder

Sylvia Willink, portrait de Marten Toonder pour la galerie d’honneur au musée de la littérature néerlandaise

Marten Toonder occupe une place unique dans le paysage littéraire néerlandais, car il a créé un genre entièrement nouveau. La combinaison de textes et d’images (des bandes en trois cases) qui caractérise les histoires de M. Bommel place l’œuvre de Toonder dans le genre de la bande dessinée ; son maniement virtuose de la langue lui confère sa qualité littéraire.

Commencée pendant la guerre comme une bande dessinée pour enfants, la série gagne en profondeur au fil des ans. La reconnaissance littéraire vient avec la publication des histoires en format de poche, commencée par De Bezige Bij (L’Abeille Industrieuse) en 1967.

Avec l’entrée de Toonder dans la galerie d’honneur au Musée de la littérature, il gagne sa place parmi les plus grands écrivains néerlandais de tous les temps.

Vie et travail

Fils aîné du capitaine marchand Marten Toonder senior et de Trientje Huizinga, Marten Toonder est né le 2 mai 1912 à Rotterdam. Avec son frère Jan Gerhard, de deux ans son cadet, il commence à inventer un monde fantastique dans lequel des poupées vivent des aventures. Il découpe aussi des personnages de bandes dessinées dans les hebdomadaires que son père a ramenés du Canada en 1917 et les colle sur du carton.

La première étape d’une belle carrière est franchie en Amérique du Sud quand Marten, 19 ans, est autorisé à naviguer avec son père en guise de récompense pour l’obtention de son bac. À Buenos Aires, il est tellement fasciné par le travail des studios de bande dessinée de Dante Quinterno qu’il décide de devenir illustrateur.

Ce choix s’avère être le bon ; Marten connaît rapidement le succès. Ses premières séries de bandes dessinées ‘Les Aventures de Bram Ibrahim’ (Abraham Ibrahim) et ‘Thijs IJs’ (Horace Glace) paraissent deux ans après son voyage en Amérique du Sud dans le quotidien ‘De Nederlander’ (Le Néerlandais) et à partir de 1934 dans ‘Nieuwsblad van het Noorden’ (le Quotidien du Nord). À partir du 30 octobre 1933, Marten travaille à la Société Néerlandaise d’Héliogravure, une imprimerie qui publie également des magazines. Il réalise des illustrations réalistes et caricaturales pour les feuilletons et les rubriques régulières, et travaille sur plusieurs séries de bandes dessinées.

En 1935, il épouse sa voisine Phiny Dick, qui collabore alors avec Marten à l’écriture et au dessin. En 1938, Marten commence à travailler en tant qu’illustrateur indépendant. La Société d’Héliogravure reste un client important pour lui, et il se concentre également sur les illustrations en couleur pour les couvertures de livres.

Peu après le début de la Seconde Guerre mondiale, le couple s’installe à Amsterdam. En 1940, le personnage de dessin animé de Marten, Jaap Makreel (Jacot Maquereau), vit des aventures dans l’hebdomadaire ‘Doe mee !’ (Participez !) L’année suivante, il a l’occasion de lancer une nouvelle bande dessinée dans ‘de Telegraaf’ (Le Télégraphe) : ‘Les aventures de Tom Pouce’. Bientôt, on voit apparaître calendriers,  puzzles et tableaux muraux basés sur cette bande dessinée.

De Artoonisten (Les Artonistes) : Hommage à Marten Toonder 2002, Blaak, Rotterdam

En juin 1942, Marten Toonder et Joop Geesink  réunissent leurs studios pour former les Toonder-Geesink Studios, avec l’intention de réaliser des films de commande en techniques d’animation image par image, comme des dessins animés et des films de marionnettes. La société réalise également des films publicitaires, entre autres pour Philips, la chaîne de supermarchés Albert Heijn et les chemins de fer néerlandais. Après un an, Geesink quitte la société pour se consacrer à la réalisation de films de marionnettes. Marten reprend la société de production en 1942 sous le nom de “Toonder Studios”.

Les employés de Geesink travaillaient déjà dans le domaine de l’animation avant ce partenariat. C’est ainsi que le studio Geesink-Toonder a pu réaliser le premier film de ‘Tom Puss’ pour la société allemande Degeto.  Cela a exempté de nombreux dessinateurs de travailler en Allemagne et a fourni à Marten Toonder une couverture pour les activités illégales menées sous le drapeau du studio.

En novembre 1944, ‘Le Télégraphe’ a un SS comme rédacteur en chef. Marten Toonder se fait déclarer maniaco-dépressif par un ami médecin et met fin, à mi-chemin, à l’aventure de Tom Puss. Avec les studios, il se consacre à travailler pour la résistance. Il falsifie des documents officiels tels que cartes d’identité, reçus, cartes de distribution ainsi que des empreintes de tampons encreurs. Il commence à faire aussi des dessins humoristiques pour le magazine clandestin ‘Métro’.

Après la guerre, Marten Toonder et les studios Toonder connaissent un âge d’or. Les journaux et magazines nationaux et étrangers sont avides de publier des bandes dessinées et l’essor de la télévision accroît la demande de films publicitaires et d’entreprise. Les studios développent de nouvelles techniques d’enregistrement et d’animation.

Tom Pouce, accompagné de M. Bommel, poursuit ses aventures dans les quotidiens ‘NRC Handelsblad’ et le ‘Volkskrant’. Vers 1950, on peut également lire ces aventures dans plusieurs publications belges, danoises, allemandes, anglaises, françaises, norvégiennes et suédoises.

Marten Toonder devant sa maison à Greystones

Les Toonder Studio’s lancent aussi de nouvelles séries. Marten Toonder conçoit ‘Cappie’(Cappy) en 1945, Panda en 1946 et ‘Le roi Hollewijn’ en 1955. Phiny Dick écrit et dessine ‘Olle Kapoen’  (Le Vieux Chapon). Les employés des studios Toonder suivent leur exemple avec leurs propres productions ; Hans G. Kresse crée Éric, l’homme du Nord.

En 1955, la famille Toonder s’installe à Blaricum. Marten et Phiny ont maintenant quatre enfants : deux fils et deux filles adoptives. Lors de vacances en Irlande, Toonder se rend compte qu’il est devenu ‘un employeur-entrepreneur plein de soucis’ au lieu d’être ‘un écrivain-dessinateur’. Il démissionne de son poste de directeur des Toonder Studios et s’installe à Greystones en Irlande en 1965, où il se consacre entièrement au dessin et à l’écriture des histoires de M.Bommel et Tom Pouce.

À l’initiative du fondateur et directeur Geertjan Lubberhuizen, la maison d’édition ‘De Bezige Bij’ publie ces histoires à partir de 1967 au ‘format de poche littéraire’. Les dessins sont imprimés dans un format plus petit, ce qui donne aux légendes plus de relief et donc une allure littéraire. Les 44 recueils des histoires de M. Bommel deviennent des best-sellers. Comme M. Bommel avait le premier rôle dans les histoires, la série a été appelée la saga Bommélienne.

À l’âge de 72 ans, Marten Toonder décide d’arrêter. Le dernier épisode de la dernière aventure “La fin de l’infini” paraît dans le journal le 20 janvier 1986, à la tristesse de nombreux fervents lecteurs. Marten Toonder a réalisé, en près de 45 ans, un total de 177 histoires en 11 768 épisodes quotidiens, comprenant plus de 33 000 dessins, soutenus par environ 2,6 millions de mots.

Marten Toonder se consacre ensuite à son autobiographie en trois tômes. Le 7 août 1990, sa femme Phiny Dick meurt. En 1996, il épouse la compositrice Tera de Marez Oyens, qui meurt quelques mois après le mariage. Marten complète son autobiographie par un épilogue, Tera, à la mémoire de sa seconde épouse.

 

Pour des raisons de santé, il retourne aux Pays-Bas en 2001 où il s’installe à la Maison Rosa Spier, un hospice ouvert aux artistes âgés. Quatre ans plus tard, le 27 juillet 2005, il quitte ce monde pour de bon.

La dernière planche de ‘La Fin de l’Infini’