Tristesse
Cette nuit toutes mes roses ont fané
et dès l’aube la pluie tombe drue
elle crépite sur mon allée
Hélas, je n’en puis plus
Un vent glacial harasse les agonisantes feuilles
les arrache aux branchettes qui vivement s’agitent
Et bouche bée je contemple cette morne scène de deuil
Pourvu que je n’attrape une très vilaine bronchite
L’intempérée tempête égrappe le frêle feuillage
qui va tourbillonnant dans un ciel dépressif
Anéanti je suis son triste vol sauvage
en poussant malgré moi, de gros soupirs poussifs
Les feuilles brunies sans sève voltigent vers leur fin
Les branches se dévêtissent, leur parure va pourrir
Et bien que j’aie couvert la bouche de mes mains
Le toux est arrivé, il faut mieux repartir
Rentré, à la fenêtre longtemps je suis resté
à regarder la pluie qui s’abattait en trombe
puis je me suis couché tout seul sans mot piper
je ne me trouve sans doute pas très loin de ma tombe