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Les Aventures

d'Olivier B. Bommel et Tom Pouce

D'après les bandes dessinées originales de

handtekening

Brûlant comme le feu

Par une soirée glaciale et âprement humide

Un homme frappe à ma porte,  quémande une entrevue

Confus de voir le cour de mes pensées rompu

Et voulant éviter des courants d’air perfides

Je lui manifesta un absolu refus

 

Dans ma douillette bergère, près du feu installée

Aussitôt je repris mes douces rêveries

et méditais encore à une heure avancée

quand le bruit trivial de fenêtre cassée

brisa abruptement le silence de la nuit

 

Par la brèche pénétra un abject malotru

Les muscles fort enflés dessous du lin souillé

Salaud ! me lance-t-il d’une grasse voix éraillée

Où t’as caché ma femme ? Où est donc ma Lulu ?

 

Je quittai mon fauteuil, le toisant froidement

le geste modéré, le souffle régulière,

Mais je n’eus point le temps de tirer ma rapière

Car déjà il serrait mon plastron fermement

 

J’ai su sonner l’alarme, mon salut, quelle aubaine !

car un crime noblicide paraissait imminent

et brûlant comme le feu était la froide haine

qui lui tordait les traits infâmes et dégoûtants

 

Étant trop près du feu, mon habit roussissait

Mais comment desserrer les battoirs meurtriers

qui me serraient le cou, cherchaient à m’étouffer ?

Alors j’ai entendu des pas qui approchaient

 

Mon groom avait reçu mon appel de détresse

Après une brève courbette, il entra dans la pièce

Je lui intima l’ordre :  aidez-moi ! … au secours !

Ce cri ne tomba pas dans les oreilles d’un sourd

 

Un coup sec retentit, le valet bien dressé

conclut la lutte féroce dans les règles de l’art

Encore sonné je vis le bandit s’écrouler

La gorge un peu serrée, j’ajusta mon foulard

 

Vite, dis-je, du champagne de la meilleure cuvée

L’exploit demande un toast à une si belle victoire